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Xi appelle à l'unité interethnique lors d'une rare visite au Tibet
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(Pékin) Le président chinois Xi Jinping a assisté jeudi à Lhassa aux grandioses célébrations du 60e anniversaire de la région autonome du Tibet, lors d'une rare visite lors de laquelle il a appelé à « l'unité interethnique ».
Agence France-Presse
Il s'agit de sa deuxième visite comme chef de l'État dans cette région montagneuse du sud-ouest de la Chine, à l'histoire marquée par des mouvements d'opposition au pouvoir.
Des organisations de défense des droits humains accusent la Chine d'y réprimer la liberté religieuse et d'y imposer une étroite surveillance de la population. Pékin affirme avoir amélioré de façon drastique les conditions de vie des habitants.
« Gouverner, stabiliser et développer le Tibet exige avant tout le maintien de la stabilité politique, de la stabilité sociale, de l'unité interethnique et de l'harmonie religieuse au Tibet », avait déclaré M. Xi mercredi lors d'une réunion avec des responsables locaux, selon l'agence officielle Chine nouvelle.
Jeudi, environ 20 000 responsables politiques, écoliers ou membres de la société tibétaine se sont réunis sur l'immense place située au pied du Palais du Potala, l'ex-résidence des dalaï-lamas, les plus hauts chefs spirituels du bouddhisme tibétain, d'après la télévision publique CCTV.
Le haut dirigeant chinois Wang Huning a appelé devant la foule à « approfondir la lutte anti-sécession ». « Toute tentative de diviser la patrie et de compromettre la stabilité » de la région « est vouée à l'échec », a-t-il dit.
Des rangées de militaires, puis des chars festifs et des danseurs en costumes ont ensuite défilé sous les yeux de Xi Jinping.
Sa visite intervient sur fond de débat autour de la succession du 14e Dalaï-Lama, âgé de 90 ans, qui vit en exil en Inde.
PHOTO ASHWINI BHATIA, ASSOCIATED PRESS
En juillet, le Dalaï-Lama avait déclaré qu'un successeur serait désigné à sa mort, mais sans que les autorités chinoises n'y soient associées.
En juillet, le responsable religieux avait déclaré qu'un successeur serait désigné à sa mort, mais sans que les autorités chinoises n'y soient associées, une position fermement rejetée par Pékin.
Sans citer le Dalaï-Lama, Xi Jinping a appelé mercredi à « guider » le bouddhisme tibétain vers une « adaptation à la société socialiste ».
La Chine a créé la région autonome du Tibet en 1965.
Le statut de région autonome autorise la co-officialité de la langue locale (ici le tibétain) avec le chinois et accorde en théorie davantage d'autonomie. Dans la pratique, la région reste étroitement encadrée par le gouvernement.
Barrage
PHOTO HECTOR RETAMAL, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le Tibet est situé à la frontière avec l'Inde, où des heurts meurtriers ont éclaté en 2020 entre les armées des deux pays.
Le Tibet revêt pour la Chine une importance stratégique.
La région est située à la frontière avec l'Inde, où des heurts meurtriers ont éclaté en 2020 entre les armées des deux pays. Elle est riche en ressources naturelles, avec un grand potentiel hydroélectrique.
Xi Jinping a appelé mercredi à l'édification « vigoureuse, ordonnée et efficace » du gigantesque barrage du fleuve Yarlung Tsangpo, dont la construction a débuté en juillet au Tibet.
Ce projet aura potentiellement un impact important pour des millions de personnes vivant en aval, en Inde et au Bangladesh, ce qui a suscité les inquiétudes de ces deux pays.